FACE À FACE. ; SEPHSAMOLIV

Le visage ruisselant de larmes; Olivia filait à toute allure dans les rues de paris. FERRARI était le mot de la soirée, la bagnole de rêve qu'elle s'était payée sur un coup de tête. Quelques choses de noir, élégant et rapide. Le pied bien enfoncé sur l'accélérateur Miss Wagner ne se souciait de rien; la mort en soi ne l'effrayait en rien. Son coeur battait un rythme démesuré, il était en piteux états. Elle n'avait pas eu la change de voir le visage tendre de l'homme qui l'avait abandonné depuis maintenant 1 mois, 1 semaine, 2 jours et 4h exactement. Philippe l'avait aidé parce qu'autrement la jeune blonde aurait été 24/7 dans sa demeure à se contenter de bon vieux film des années 40 et de chocolat de mauvais gout. L'audace avait poussé en elle comme une mauvaise herbe, dépensé et accéléré était loin d'être dans sa nature, mais ce soir elle pouvait avoir ce qu'elle voulait.

« Pauvre Salope! Va te rhabiller! »
La prostituée lança un regard de feu à la conductrice. Elle venait d'insulter une prostituée, pendant que le feu bouffait le début de sa clope. La cigarette pendouillait au bout de ses doigts fins. Connu pour ne pas être impoli, gentille voir même aimante, Olivia venait de dépassé les limites et s'en foutait complètement. La lumière tourna au verre et son pied s'enfonça pour une énième fois trop profondément sur l'accélérateur. Ses cheveux blonds volèrent au vent et elle emprunta la courbe. La cigarette tomba par terre, les fars avant illuminèrent le visage du conducteur de l'autre véhicule. Elle hallucinait? Parce que c'était le visage d'un ange, celui de Samuel qui fut les dernières images claires avant l'impact. Un bruit de métal brisé retentit, l'atmosphère se transforma, elle avait peine à respirer, la jambe clissée sous quelques choses. Elle venait de faire un face à face avec l'inespéré.

Blottit dans les bras de son Samuel, la jeune Delacourt put s'endormir aussitôt, paisible. Ils menaient une vie parfaite, ensemble, et c'est une main sur son ventre à peine rond que Sephora laissa les rêves l'emporter. La jeune femme passa une bonne nuit, comme d'habitude, même s'il lui sembla que Sam dormait d'un sommeil agité. Il devait être nerveux, sûrement, une grosse journée l'attendait. Ça devait être ça. Ils s'étaient couchés tôt, ce soir-là, Sephora commençait à s'endormir dans les bras de son homme alors qu'ils regardaient la télé, tous les deux blottis sur le canapé. Sam avait rit, l'avait porté jusqu'au lit. Sephora se réveilla au petit matin, son nez agacé par des effluves d'orange et de café. Elle ouvrit les yeux et un grand sourire se forma sur ses lèvres lorsqu'elle aperçu le visage de Sam qui lui tendait son petit déjeuner.

Quelques calins plus tard, Sam partait dans son bel habit noir que Sephora adorait. Elle lui donna un long baiser lorsqu'il la quitta, et sans savoir pourquoi, elle eut un pincement au coeur. Aujourd'hui, rien que par curiosité, la jeune femme irait se balader dans les boutiques pour bébé du centre ville. Rien que pour voir comment elle s'y sentirait. Elle ne voulait rien acheter sans Sam. Elle partit donc faire ses emplettes, et deux heures plus tard, son téléphone vibra. Le numéro lui était inconnu. En haussant les épaules, Sephora répondit, laissa son interlocuteur parler. Elle se figea, s'affola, son téléphone faillit glisser d'entre ses mains qui tremblaient. Elle se rua vers sa voiture. Une fois à l'hôpital, elle était déjà en larmes, la dame de la réception lui indiqua où se trouvait son homme. Un médecin était dans la pièce, Samuel était allongé, il avait des pansements un peu partout, ses yeux étaient clos...Le médecin expliqua à Sephora ce qui s'était passé, pointa Olivia qui dormait à côté, jambe cassée, quelques bleus. Tout ce qu'elle retint fut coma, fractures, commotion cérébrale. Le médecin quitta la pièce.

Sephora s'approcha de Sam, posa un baiser sur le bout de ses lèvres qui étaient glacées, ce qui la fit sursauter. Elle jeta un regard au moniteur qui lui indiquait que son coeur battait, elle fut soulagée. « Mon ange, mon amour...Réveille-toi, je t'en supplie, je...j'ai besoin de toi. On a besoin de toi. » souffla-t-elle à Sam qui était toujours inconscient. Elle prit sa main, la posa délicatement sur son ventre en ferma les yeux, laissant un flot de larmes couler sur ses joues. Elle ne regarda pas une seule fois Olivia, sinon elle aurait pu la tuer.

Les lumières, les cris et l'alarme la ramenèrent petit à petit. Elle était consciente, dans une marre de sang, sa jambe la faisait souffrir à un tel point, elle saignait beaucoup, mais la vision qu'elle eut la tua, littéralement. Samuel était étendu par terre sur le bitume, inconstant dans un cercle de sang 10x plus imposant que le sien. On la déposa sur une civière, s'assurant de ne pas trop lui faire mal et elle s'endormit pendant le chemin. Ses yeux s'ouvrirent sur quelques choses de blanc, la salle entière l'était, mais les lumières étaient légèrement tamisées. Devant un lit se tenait une grande brune que malheureusement elle reconnut assez rapidement. La lumière reflétait dans la fenêtre, a l'extérieur le soleil se levait sur une journée trop pluvieuse. Elle avait passé combien de temps assis sur ce sofa, un plâtre blanc autour de la jambe? L'accident avait été causé par elle, et la douleur était si intense qu'elle oublia sa jambe rapidement. Elle poussa un soupire en entendant Sephora prononcé mon amour,st-ce que cette fille avait un peu de considération? Aucunement.

« Qu'est-ce...que.. quoi..»
Elle avait murmuré ses mots tellement lentement et silencieusement que personne n'aurait pu l'entendre. Quand elle était entrée deux heures auparavant dans la salle, elle avait fait ses excuses à Samuel. Le regardant comme si un ange était tombé du paradis, ce sentait victime d'un acte tellement criminel qu'elle-même ne se le pardonnerait jamais. Elle s'extirpa le mieux possible de son sofa un peu trop creux et déposa après quelques secondes d'acrobatie, sa main frêle sur l'épaule de Sephora.

« Je suis..désolé..»

Tout allait pourtant si bien. Sephora aurait dû prêter attention au pincement qu'elle avait ressenti ce matin-là en embrassant Sam, juste avant qu'il ne parte. Elle aurait sûrement dû insister pour qu'il reste avec elle, jouer un peu les enfants gâtés et user de ses charmes pour qu'il finisse par capituler et rester avec elle. C'était si irréel, tout à coup, comme situation. Sephora avait l'impression d'être dans un cauchemar et la présence d'Olivia était très plausible, puisqu'elle la hantait. La demoiselle avait vécut deux mois de pure bonheur, de calins, de baisers doux et tendres, et cela prenait brusquement fin. Alors qu'ils allaient avoir un bébé. Elle avait si peur de le perdre, qu'il la quitte à jamais, qu'il la laisse seule avec elle-même, un bébé dans les bras...Il lui avait promis d'être là, de rester avec elle. Qu'il l'aimerait jusqu'à la fin de ses jours. Ravalant ses larmes, Sephora décida tout bonnement que la fin de ses jours ne serait pas aujourd'hui, ni demain, ni dans un mois. Il allait s'en sortir, le médecin le lui avait dit.

Alors qu'elle parlait doucement à son amour, Sephora entendit Olivia s'agiter. Elle ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. La jeune Delacourt approcha un fauteuil près du lit de Sam, y prit place, prit la main de son homme dans la sienne. Il avait des tubes partout, on l'avait branché par tous les pores de peau. Sephora soupira et ferma les yeux en sentant la main d'Olivia sur son épaule, sa voix brisée ne réussissait même pas à lui enlever ses envies de meurtres.

« Lâche-moi Olivia. Ne me parle pas, ne me regarde pas, tu m'entends? » se contenta-t-elle de répliquer sèchement en ne la regardant même pas. Sephora posa ses coudes sur le bord du lit, gardant la main de Sam entre les siennes. Elle y posa son front en soupirant. Son coeur faisait d'énormes bonds dans sa poitrine. Lorsqu'Olivia réaliserait que Sephora était enceinte, ce serait jouissif, se dit-elle. « Excuse-moi, je suis sur les nerfs. Et je n'apprécie pas particulièrement les gens suicidaires qui essaient d'emporter mon homme avec eux dans la mort. » Ça lui avait échappé. Elle n'avait pas pu se retenir. En cet instant, malgré tout ce qu'elle lui avait elle-même fait, Sephora ne pouvait s'empêcher de haïr profondément Olivia Wagner.

La remarque de Sephora résonna dans sa tête. Suicide, suicide.. Elle aurait bien vouta la frapper, lui arraché les cheveux, mais au fond d'elle Olivia était quelqu'un de bien qui en aucun cas n’aurait été déplacé a se point. Si pour une fois, Sephora avait compris qu'au long de sa vie, Olivia avait chéri ceux qu'elle aimait, avait prit part a aidé les autres, avait veillé au bonheur d'autrui, elle aurait compris que face au fait que la seule chose reprochable qu'elle avait faite lui revenait a la figure la rendait malade. Elle n'avait pas à être coupable de ce geste, elle n'avait pas bu; elle pleurait et deviné à cause de qui? On avait pillé sur son coeur, on l'avait lancé de tout bord tout côté et pendant qu'Olivia pleurait a en mourir, Samuel et Sephora était amoureux et heureux plus que jamais. Croyez-vous simplement que c'est juste. Une larme chaude courra sur ses joues pour s'écraser par terre, laissant la jeune femme au bord du gouffre; elle se racla la gorge.

« Je sais que c'est difficile, mais écoute moi bien. Si j'ai été poussé à vouloir crever, c'est à cause de toi. Sephora je suis désolé de te l'apprendre, mais tu m'as pourri la vie, je l'aimais et je ne peux pas te confirmé que je ne l'aime plus parce que quand je suis rentré en collision avec lui, c'est a ce que je pensais. Je pensais a combien est-ce que votre amour m'avait frappé comme une voiture a toute vitesse, a combien est-ce que votre amour peut il valoir? Au détriment de ma vie à moi? »

La colère s’était évanouie et elle faisait place à une grande peine, une tristesse. Elle chercha le rebord du fauteuil et s’y laissa tomber. Elle ne quitta pas Samuel sur le lit, essayant d'imaginer que la salle était vide. Elle n'était pas certaine de la réaction de Sephora, et si la brunette la frappait? À quoi bon se défendre, elle était déjà dans le plâtre et dans un hôpital..

Olivia était bonne à faire soigner. À enfermer, un vrai danger public. Une menace pour la civilisation. La blondinette pensait la jeune Delacourt égoïste à ce point? Elle ne se doutait même pas qu'elle était encore tourmentée par les remords. Certes, elle avait dû les mettre de côté un bon nombre de fois en acceptant de vivre avec Samuel, pour être heureuse, mais très souvent, lorsqu'il n'était pas là, ils refaisaient surface. Chaque fois qu'elle croisait une tête blonde qui ressemblait rien qu'un peu à la jeune Wagner, son coeur se tordait, ses lèvres se pinçaient et elle changeait de direction aussitôt pour ne pas avoir à la croiser. Pour ne pas avoir à lui infliger ça, parce qu'elle savait que c'était déjà assez difficile pour elle. Et Sephora aussi devait se préserver, pour son bonheur. Peu importe ce que les gens en disaient, elle méritait cet amour, méritait d'être heureuse, malgré ce qu'elle avait fait.

Sephora se racla la gorge, soupira. « Tu me crois égoïste à ce point, Olivia? Tu crois vraiment que je n'ai aucun remord, que je ne regrette pas ce que je te fais endurer? Je l'ai vécu pendant un mois ton calvaire. Parce que Sam t'avait choisi, il voulait que tu sois sa femme. Ce furent les pires jours de mon existence, mais je l'ai accepté. Je l'ai accepté parce que je voulais qu'il soit heureux. Je l'ai fait parce que je savais que tu le méritais, toi aussi. » Sephora fit une pause, se retourna vers elle pour la regarder dans les yeux. « Je me suis sacrifiée, j'ai accepté d'arrêter de me battre. De sortir de la vie de Sam, pour toi, pour lui. Le jour de votre mariage, lorsque j'ai été le rejoindre dans les toilettes, ce n'était pas pour lui crier mon amour, pas tout de suite. Lui l'a fait. Et je ne sais pas où j'ai trouvé la force, mais je l'ai repoussé, je l'ai prié d'aller te rejoindre et de se marier avec toi. Mais voilà Olivia, il m'aime. Et je l'aime tellement, plus que ma propre vie. Je sais que j'ai bousillé le semblant de vie que tu avais, et je le regrette. S'il me disait, là, à l'instant, que c'est toi qu'il veut, je le laisserais partir. Je ne le retiendrais pas. Mais c'est moi qu'il aime, c'est moi qui est enceinte de lui. »

Sephora soupira, soulagée, comme libérer d'un lourd fardeau. Sans y réfléchir deux secondes, elle se leva, serra Olivia dans ses bras. La blonde la repousserait sûrement, mais tant pis, elle aurait au moins essayé.

Sans mot, Olivia failli se heurté au mur et tombé par terre. Elle avait dit enceinte? La peine, la colère et peut-être même l'amour pour Samuel disparu en un instant. S’il était près a avoir un enfant avec Sephora, il l'aimait pour vrai et elle le méritait parce que malgré tout la pire crainte d'Olivia avait été de voir un Samuel malheureux, elle n'avait jamais eu la preuve réelle que Sephora l'aimais pour vrai, que ce n'était pas une astuce pour lui soutiré ce quelle voulais parce que veux, veux pas, la seule image que Wagner avait de Delacourt était une garce sans scrupule qui lui avait gâché la vie. D'un seul coup, elle se retrouva dans les bras de la jeune femme, qu'est-ce qui s'était passé? Elle avait eu légèrement peur, s'attendant trop a une sorte d'attaque physique, mais elle n'avait pas la volonté de la repousser. Une fois dans ses bras, ses muscles se détendirent comme pour lui dire qu'elle avait enterré la hache, une larme coula sur sa joue, fessant sauté ses épaules légèrement. Elle la tenait tellement fort à présent, elle était perturbée, mais une nouvelle sorte d'émotion l'apaisait grandement. La blondinette flatta de sa main intacte les longs cheveux bruns de Sephora, la pauvre se sentait tellement mal que si elle avait pu elle lui aurait épargné toutes les peines du monde. Elle s'écarta un peu et lui sourit. Son regard se déplaça sur le ventre de Sephora, dire qu'un petit Samuel germait a l'intérieur.

« Sephuel ou Samora »

La jeune blonde ria de bon coeur, voir qu'une petite chose grandirait ayant pour parents des gens qu'elle connaissait la rendait d'une façon étrange, heureuse. Son visage était apaisé. Encore plus étrange fut la situation deux secondes plus tard; Olivia venait de ramener Sephora dans ses bras. Sa main droite faisait un mouvement de va et viens dans son dos, comme pour la réconfortée.

« Je vous dérange ? »

Sephora, qui s'attendait à un rejet mérité de la part d'Olivia, fut prise au dépourvu. La jeune blonde ne se détacha pas d'elle, au contraire, elle la serra plus fort dans ses bras. La brunette n'y comprenait plus rien, et d'ailleurs, elle décida de ne pas essayer de comprendre tout de suite. Pour l'instant, elle se sentait si paisible, comme si le lourd fardeau qu'elle portait depuis deux mois venait de s'envoler, ce qui était en fait le cas. Plus de remords, de regrets, de pincement au coeur en voyant une tête blonde. Sephora pourrait enfin se donner l'autorisation d'être pleinement heureuse sans avoir peur de faire de l'ombre à Olivia. Elle se mit à rire de bon coeur en même temps que cette dernière qui s'amusait à mixer les noms des deux amoureux. « Je dirais plutôt Samora. », fit-elle, toute souriante. Nouvelle surprise : Olivia l'attira à nouveau à elle pour apparemment la réconforter. Sephora ferma les yeux un instant, une larme perlant au coin de son oeil. Si Sam ne s'en sortait pas, elle ne s'en sortirait pas elle non plus. Et elle crut entendre sa voix. Sa si jolie voix, celle qui lui manquait déjà. Vivement, la jeune Delacourt se retourna pour constater que son homme était réveillé, et toujours aussi farceur même dans sa situation, il lui souriait. « Mon ange...», soupira-t-elle en s'approchant rapidement de lui. Sans s'en rendre compte, elle s'était remis à pleurer au même moment où elle pencha la tête pour effleurer doucement ses lèvres. « Ne me refais plus jamais une chose pareille, plus jamais, tu m'entends? Sinon je vais te forcer à porter une ceinture de sécurité 24h sur 24. », rigola-t-elle en caressant sa joue et jetant un coup d'oeil à Olivia. Une idée germait déjà dans son esprit et elle était certaine que Samuel l'aimerait, Olivia également.

» Jessyca\'s Link | Devil with a pretty face